L’activité des Salines au fil des siècles
En 1730, sous la direction d’un ingénieur allemand, le baron de Beust, 5 bâtiments de graduation sont construits et à proximité, 5 ateliers de cuisson.
Dans la seconde moitié du 18ème siècle, les ingénieurs développent l’établissement et font construire une canalisation acheminant le surplus d’eau salée jusqu’à la Plaine sous Conflans (aujourd’hui Albertville) ce qui permet l’installation d’une seconde saline.
En 1765, la production atteint plus de 1000 tonnes.
Dès 1720, on parle de « Salines Royales » puisque la Maison de Savoie se trouve à la tête du Royaume de Sardaigne.
Les Salines s’étendent alors de la Place des Victoires au confluent de l’Isère et du Doron, et du Nord vers le Sud, de l’Isère à la Rue des Belleville. Les Salines représentent alors un territoire plus important que la partie habitée de la ville.
A cette période, les forêts s’amenuisent en raison du besoin de bois pour exploiter le sel et permettre aux chaudières de fonctionner dans les bâtiments de cuisson. L’ingénieur de Buttet met alors au point un système ingénieux pour l’économiser. Ce système consiste à élever l’eau au sommet des piliers, sur lesquels elle s’écoule très lentement le long de cordages entrainant la cristallisation du sel. En râclant on obtient alors le précieux sel qui sera vendu à Moûtiers mais également exporté pour approvisionner la Savoie, la Suisse et le Piémont.
Moûtiers représente alors le point de départ d’un vaste réseau des routes du sel.
En 1866, la Savoie devient française et les Salines Moûtiéraines subissent la concurrence des Salines du Midi entrainant ainsi la ruine des bâtiments.
Les 4 piliers des Salines
4 piliers dans la Zone Artisanale face à Carrefour Market, c’est tout ce qu’il reste du bâtiment de graduation. Celui-ci était destiné à augmenter la concentration en sel de la saumure par évaporation.
Au sommet de ces piliers se trouvait un tuyau percé de trous, il laissait s’échapper l’eau salée qui se répandait alors sur de nombreux fagots d’épines. Une première évaporation pouvait alors s’opérer, facilitée par le vent dans ce lieu très aéré.
Le sel en quelques mots …
Où le trouve t-on ?
- Dans les mines ou carrières creusées dans des gisements, c’est le sel gemme
- Dans les marais salants, c’est le sel de mer
- Dans les sources souterraines en forte concentration en raison des sols chargés en sel gemme
Et le sel de Moûtiers, d’où provenait-il ?
Dans le cas de figure moûtiérain, le sel provient d’une source captée à Salins-Fontaine, à 2 kilomètres de Moûtiers. Le nom de cette commune voisine tire d’ailleurs son nom de la présence du sel contenu dans cette eau.
L’espace d’exploitation du sel étant insuffisant à Salins-Fontaine, l’eau était alors acheminée jusqu’à Moûtiers dans des canaux.
Les modes d’extraction du sel
A Moûtiers, le sel était extrait de 2 manières :
- par évaporation en chauffant l’eau dans de grosses chaudières, on récupérait alors le sel restant.
- par cristallisation, en faisant ruisseler l’eau le long des cordes tendues sur les piliers, le sel cristalisé pouvait alors être raclé et récupéré.
